Vous êtes plutôt mains dans la terre ou nez sur l’écran ? Culture de tomates ou culture maker ? Un peu tout ça à la fois ? L’agriculture urbaine se développe, portée par des modèles variés, souvent complémentaires, et par des énergies innovantes. Zoom sur deux projets prometteurs : la ferme urbaine du Blosne et le robot potager Farmbot, qui seront présentés à 360 Possibles.

 

À Rennes, une micro ferme qui produit, éduque et rapproche

Elle ne s’est pas encore choisi de nom, mais la future ferme urbaine du Blosne sait où elle va. À partir de septembre, une cinquantaine de bacs accueilleront une production en permaculture, qui devrait fournir entre 700 et 900 kilos de légumes. “Idéalement, ils seront vendus dans le quartier, précise Hélène Brethes, coordinatrice du projet. Et on réfléchit à comment en réserver une partie à l’épicerie sociale.”

Pour l’association Les Cols Verts, membre du réseau national du même nom, le choix d’un quartier prioritaire s’est imposé dès les débuts du projet. Tout comme la démarche, résolument participative. Durant le processus de création, les habitant·e·s, les associations, les entreprises du quartier ont pu s’impliquer et donner leur avis.

“C’est important de partir des réalités du terrain et des usages, explique Hélène Brethes. Pour parler de transition alimentaire à des publics en situation de précarité, on prend l’axe du goût, qui parle plus”. Dans cet esprit d’accessibilité, l’association déploie des animations sur l’origine des légumes, sur les recettes à réinventer en fonction des saisons… Et la ferme urbaine s’invente en espace de lien social.

Du lien, Les Cols Verts entendent aussi en créer en entreprise. L’association propose d’installer vergers et potagers sur les lieux de travail pour enrichir les échanges et développer le bien-être des salarié·e·s. Avec, en prime, des salades fraîches à rapporter à la maison !

 

À Nantes, un assistant automatisé et connecté pour entretenir le potager

En Californie comme à Nantes, on peut se passionner pour le jardinage ET pour la technologie. En découvrant les images du Farmbot imaginé par des Américains, Geoffroy Lecerf et ses complices ont tout de suite perçu le potentiel de ce robot maraîcher. Une création d’asso plus tard, voilà l’équipe du “Farmbot à la française” prête à développer cette solution open source dans les entreprises, les villes, les lycées agricoles…

Imaginez une parcelle rectangulaire, de 4 ou 18 m2. Jusque là, rien de nouveau. Ajoutez-y un portique, équipé d’un bras mécanique capable de se déplacer partout au-dessus du lopin de terre. Vous avez devant vous un potager autonome et connecté, dans lequel les semis, l’arrosage et le désherbage sont pilotés grâce à un logiciel.

Mais Geoffroy Lecerf l’assure : la “philosophie du potager” est toujours là. L’agencement des plants, l’analyse de leur évolution, la récolte des fruits et légumes obligent bien à mettre le nez dehors. “Farmbot crée un pont entre le maraîchage classique, en pleine terre, et des solutions hyper techno comme l’hydroponie ou l’aquaponie.”

Le porteur du projet imagine aussi des ponts au sein des entreprises, grâce à des animations autour du potager connecté. “Nous, on a le matériel, on l’installe et on peut ensuite faire passer des messages sur la culture potagère et sur la culture maker.” L’association recherche d’ailleurs une dizaine d’entreprises et sites pilotes pour accueillir son Farmbot.