Henry Duchemin a découvert l’apiculture “par hasard”, alors qu’il étudiait la sociologie. Tout au long de sa carrière en entreprise, il a alimenté cette passion, qui l’a conduit à créer le cabinet Mélilot Consulting pour promouvoir la “bio-inspiration”. Dans le cadre du parcours “Rêvons le futur”, il consacrera une conférence aux abeilles et à ce qu’elles peuvent révéler aux organisations.

En quoi est-ce important pour vous, de créer ces ponts entre l’univers animal et le monde de l’entreprise?

Nous sommes en pleine période de crise et de transformation, c’est un vrai tournant dans l’histoire de l’humanité. Il faut absolument trouver de nouveaux possibles et, pour cela, nous devons trouver de nouvelles sources d’inspiration. Moi, je propose d’aller voir du côté de la puissance de la nature, d’aller voir comment font les organisations animales et végétales. Les animaux en ont vécu, des crises, et ils les ont traversées!

Pourquoi s’inspirer des abeilles en particulier?

Une ruche, ça marche parce que beaucoup de monde travaille ensemble, comme dans une entreprise. Mais ce qui prime, c’est la collaboration et la réussite solidaire, là où l’entreprise compte trop sur l’exploit solitaire. Voilà ma démarche: en m’appuyant sur une observation détaillée de la ruche, je propose une série de leçons transposables à l’entreprise.

Quelles leçons, par exemple?

Je vous en cite trois ici, mais j’en développerai davantage en conférence. La première leçon, c’est celle de la sécurité et de la cohésion. Les abeilles se protègent, elles ont même des hormones de cohésion pour savoir qui fait partie de leur groupe. La deuxième leçon, c’est celle de la confiance. Les abeilles ont leur propre système de communication, elles échangent énormément et ces échanges ne sont pas remis en cause. Et puis, dernier enseignement: les abeilles s’appuient sur des relations intenses et de qualité pour développer une forme d’intelligence collective.

Est-ce que les publics que vous rencontrez sont vraiment sensibles à ce petit insecte?

Les abeilles sont un symbole fort et la plupart des gens savent qu’elles vont très mal. Mais elles vont mal parce que l’écosystème floral dont elles dépendent est en mauvaise santé. De la même façon, une entreprise ne peut pas réussir dans un écosystème que nous, humains, avons complètement cassé. Alors, est-ce qu’on continue comme ça? Ou est-ce qu’on essaie autre chose? Mon propos est presque philosophique et il est en même temps très concret.