“Si on faisait un film de cette histoire, je serais la première à ne pas y croire tellement tout me paraîtrait gros!” Cette histoire qu’elle qualifie de “surréaliste”, celle d’une aventure humaine et innovante qu’elle a déclenchée par un simple mail, Nolwenn Febvre la partagera lors d’une master class placée sous le signe des émotions.

Difficile d’imaginer que le succès vertigineux des P’tits Doudous commence par un moment de découragement. Ce jour de mai 2010, Nolwenn Febvre ne supporte plus son quotidien d’infirmière anesthésiste, rythmé par les cris et les pleurs des enfants hospitalisés. Alors qu’elle pense à changer de métier, elle envoie un mail comme une bouteille à la mer… et le déclic survient. Les peluches qu’elle obtient auprès d’un fabricant de jouets marquent la naissance de son association: Les P’tits Doudous de l’Hôpital Sud.

La suite de l’histoire est un tourbillon de rencontres, d’initiatives, de récompenses. L’engouement du CHU de Rennes gagne d’autres hôpitaux. Une application numérique voit le jour pour dédramatiser le passage au bloc opératoire; les sources de financement se confirment et se multiplient. Pour Nolwenn, la pression se fait forte, “la prise de conscience est compliquée”.

Elle qui ne se pensait pas capable de porter un tel projet se retrouve “tête de gondole” d’un réseau national et d’une entreprise, nés de sa petite association rennaise. Garder le cap devient un défi quotidien. Faut-il accepter des “propositions alléchantes”? Quels conseils suivre? Comment conserver les valeurs des P’tits Doudous? “Heureusement, les soignants engagés m’aident à dépasser le doute. Quand j’hésite, je les appelle, on échange.” Et puis, il y a le “terrain”, son travail d’infirmière, “indispensable pour continuer”.

Avec le temps, Nolwenn Febvre a appris à apprivoiser son stress et ses peurs. Mais elle reste lucide: “Je ne suis pas Wonder Woman! Je dois rester vigilante et me préserver.”